Aimer recèle un pouvoir libérateur. Le mal perd son pouvoir destructeur et l’âme n’est plus tourmentée par la méfiance et la suspicion. Quand on agresse verbalement ou physiquement celui qui est plein d’amour, il absorbe le mal plutôt que de le renvoyer, ce qu’il renvoie c’est le bien. La malédiction est comme dissoute par l’amour et c’est la bénédiction qui triomphe. Je m’explique : une personne dit à une autre : « Je te déteste ». La tendance naturelle sera de réagir à cette agression par un : « Et moi je te hais ». Celui qui aime absorbe la souffrance que peut provoquer cette parole, il n’en garde aucune rancune, elle n’a pas la possibilité de faire son travail destructeur dans l’âme. L’action bénéfique qui va s’en suivre c’est un : « Pourtant moi je t’aime ».
L’exemple de Jésus sur la croix est magnifique, il y avait une telle haine orientée vers Lui, les instincts meurtriers de la foule étaient à leur paroxysme ; pourtant la seule réponse de Jésus face à tout ce mal a été : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23.34). Evidemment cet amour-là ne peut venir que du ciel, il a quelque chose de divin, mais Étienne a agi de la même manière envers ceux qui lui jetaient des pierres pour le tuer (Actes 7.60).
1 Corinthiens 13.6 – Découvrir une injustice, ou voir commettre le mal, ne fait pas plaisir à celui qui aime. Il se place du côté de la vérité et se réjouit lorsqu’elle triomphe.
L’explosion des médias a banalisé la violence. Partout à la télé, à la radio, sur internet, dans les journaux, des images, des sons et des phrases chocs agressent notre âme. Finalement nous devenons blasés, laxistes et fatalistes et peu de choses provoquent encore notre émoi.
Contrairement à l’idée reçue, l’amour n’est pas faible ; il est une force et une puissante énergie face à l’injustice et à la méchanceté. Celui qui aime se place du côté de la vérité, il est prêt à défendre les « faibles » même s’il faut monter aux créneaux pour cela.
Vous me direz alors : « Mais Jésus nous a dit de tendre l’autre joue ». Oui, si nous sommes l’objet d’une attaque personnelle, Jésus nous a encouragés à démontrer l’amour en ne résistant pas à la violence par la violence. Mais Il nous fait aussi porteur de la lumière, de la vérité et de la justice. Face à notre société dépravée, dépourvue de moralité où l’injustice pénètre même dans « nos Temples », ne serait-il pas temps de commencer à renverser les tables et à chasser les « voleurs » comme Jésus l’a fait ? Il ne s’agit pas ici de se laisser gagner par la colère mais d’être rempli du zèle dévorant qui anime le cœur du Père envers les petits, les « faibles », les pauvres et les opprimés. J’aime beaucoup cette phrase de Jésus face aux attaques des bienpensants contre cette pauvre femme qui a versé le parfum sur la tête de Jésus : « Laissez-la tranquille. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Ce qu’elle a accompli pour moi est beau… Elle a fait ce qu’elle a pu » (Marc 14.6 à 8). Il y aura des gens sur notre route à qui nous devrons dire : « Laisse-le (la) tranquille » !
Bonne réflexion.
Pasteur Claudy – Centre Apostolique EZ37M – Copyright Mai 2010 © Tous droits réservés